La mission (vingt-troisième partie)

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Venomia

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Posté le 07-02-2004 à 15:10:55

La mission – vingt-troisième partie – Départ

Les deux femmes avaient traversé Neriak Third Gate et Commons sans encombres, les gardes n’avaient pas posés de questions et grâce à l’illusion de Camia, Fani était passé inaperçue.

Pourtant une heure et demie s’était déjà écoulé depuis le départ de la maison de Venomia et il ne leur restait que la même durée de temps avant que l’illusion ne disparaisse.

Cela suffirait largement pour quitter Neriak, mais Venomia craignait que l’illusion ne se dissipe avant qu’ils ne dépassent le pont de la rivière Styx dans Nektulos, elle devrait donc trouver un moyen de contourner les gardes du pont. Elle trouverait bien un moyen le moment venu.

Venomia avait recommandé à Fani de se taire si jamais on leur parlait, car même si elle ressemblait maintenant à une Teir ‘Dal comme les autres, bien sûr elle ne parlait, ni ne comprenait leur langage. Si jamais quelqu’un leur adresserait la parole, elle laisserait faire la nécromancienne et elle, pour sa part, jouerait le rôle de sourde et muette.

Il était déjà deux heures du matin maintenant et les rues du Foreign Quarter étaient pratiquement désertes. Ci et la, un ogre ou un troll solitaire se hâtait de rejoindre sa maison, mais personne ne faisait attention à la ranger qui ressemblait maintenant à une rogue.

Venomia avait choisie exprès cette heure tardive pour partir, elle savait qu’à cette heure elles ne rencontreraient pas grand monde, donc elles avaient moins de chance de se trouver face à des problèmes.

Elles passèrent un petit groupe d’humains qui semblaient en grande discussion et lorsqu’elles les avaient dépassés Fani disait : « Des humains dans Neriak ? Comment est ce possible Venomia ? »

« Le Prince Noir n’a pas que des adorateurs Teir ‘Dal ou Trolls, Fani. Beaucoup d’humains l’ont aussi pour dieu. Souvent se sont des shadowknight ou bien des nécromanciens comme moi. Ceux qui sont expulsés ou poursuivis à cause de leur religion des cités humaines viennent souvent demander asile ici. Mais bien peu sont acceptés. De plus les races étrangères ne peuvent entrer qu’au Foreign Quarter, pour Commons il leur faut un laisser passer spécial et Third Gate leur est interdit. » répondait Venomia.

« Ah, je vois. » disait Fani. « Quel est le plan maintenant Veno ? »

« Et bien nous allons récupérer mon cheval aux étables, et je vais essayer d’en obtenir un pour toi. Je crains que ce ne sera pas facile, ou bien que ça me coûtera une fortune.» répondait la nécromancienne.

Un cheval ! Fani avait toujours admirée ces animaux. Sur Norrath ils étaient une espèce rare et souvent ils étaient hors de prix. Il n’y avait que les aventuriers de plus haut niveau ou bien les personnes très riches qui en possédaient un. Fani qui aimait énormément les animaux avait toujours rêvée d’en avoir un, mais elle n’aurait jamais cru peut être en obtenir un aussi vite.

Elles avaient maintenant atteint les étables et elles s’arrêtèrent devant la porte.
« Attends moi ici Fani, je ne serais pas longue. Je vais acheter une dizaine de rations de fer pour le voyage et je récupère mon cheval et j’espère un aussi pour toi. » disait Venomia qui poussa la porte et entra dans les étables.
Fani avait regardé entrer Venomia sans dire un mot, mais maintenant qu’elle se trouvait seule à l’attendre elle se sentit mal à l’aise. « Pourvu qu’elle revienne vite » pensa t’elle.

Elle marcha ensuite vers le coté de l’étable et elle était soulagée de voir la nécromancienne à travers une petite fenêtre qui permettait de voir dans l’étable. Celle-ci semblait discuter avec un homme qui se trouvait derrière un petit comptoir.

« Voici vos rations de fer, Excellence. Vous n’êtes pas restée à Neriak bien longtemps avant de repartir. J’ai bien soigné votre cheval comme vous me l’aviez demandé et il est à nouveau frais et dispo. » disait l’homme.

« Merci bien monsieur. Tiens, en parlant de chevaux, il m’en faudrait un pour mon amie. Vous n’en avez pas un à vendre ou à louer par hasard ? » demandait Venomia tout en mettant les rations dans son sac déjà bien rempli.

« Il m’en reste tout juste un, votre Excellence. Mais je crains qu’il ne soit plus de toute première jeunesse. Souhaitez vous le voir ? » disait l’homme.

« Oui merci » disait Venomia. Du moment que le cheval pourrait emmener Fani vers les Commonlands elle serait contente et si il ne savait plus courir très vite, elle adapterait bien la vitesse de son cheval à la sienne.

L’homme était allé chercher le cheval. Il le tenait par les rennes et Venomia l’inspectait. C’était un cheval brun foncé et en effet il avait déjà un age avancé. Ces yeux semblaient fatigués d’avoir fait déjà des dizaines de milliers de kilomètres pendant ça vie et il regardait l’elfe noire d’un air triste.

« Combien voulez vous pour cet animal, monsieur ? » demandait Venomia.

« Neuf Mille pièces de platinum, votre Excellence. » faisait l’homme sans broncher.

« Neuf Mille ? Pour ce vieux canasson ? Non c’est bien trop cher ! » faisait Venomia car le prix qu’avait demandé l’homme l’avait plus que irrité.

« Les chevaux sont une marchandise rare, votre Excellence, et ce n’est pas moi qui fixe les prix habituels du marché. » disait l’homme toujours sans montrer la moindre émotion.

« Je ne vais pas gaspiller neuf mille pièces de platinum pour acheter un cheval qui risque de mourir en traversant le désert de Ro ! Je vous offre trois mille pièces et pas une de plus ! » répondait Venomia.

Fani avait regardé discuter Venomia avec l’homme à travers la fenêtre et elle voyait que les négociations étaient dures, c’est sûrement pourquoi elle n’avait pas entendu les hommes se rapprocher d’elle et elle sursauta lorsqu’on lui tapait sur l’épaule.

« Alors poupée ? On est de balade toute seule cette nuit ? » Fani regardait les deux elfes noirs habillés comme des rogues, chacun d’eux tenant une bouteille de vin bien entamée dans la main. Ils se tenaient maintenant devant elle et elle n’avait bien sûr pas compris ce que l’un d’eux venait de lui dire, car ils parlaient en Teir ‘Dal.

« Je crois qu’elle a perdu ça langue Drizm, ou bien elle ne nous juge pas digne de sa présence. » faisait le plus petit des deux et Fani ne comprenait toujours pas un mot de ce qu’ils disaient.

« Non Marenkor, peut être pas. Alors ma belle ? Tu viens boire un petit verre avec nous ? Tu pourra me raconter aussi comment ça ce fait que je ne t’avais pas encore remarqué dans la guilde rogue avant, si je t’y aurais déjà vu, je suis sûr que je m’en serais souvenu » faisait le plus grand maintenant.

« Il faut que je reste calme » pensait Fani. Puis elle commença à faire des signes avec ses mains d’abord sur sa bouche et puis sur ses oreilles. Elle espéra que les deux hommes allaient comprendre qu’elle était soi-disant sourde et muette.

« Oh mais notre belle inconnue à l’air de ne pas savoir parler du tout Drizm, et elle semble sourde aussi » disait à nouveau le plus petit des deux.

« Une rogue sourde et muette, on aura tout vu. Je crois surtout qu’elle joue avec nos pieds Marenkor, et elle commence à m’énerver, peut être qu’elle a besoin d’une petite leçon. » faisait le plus grand et Fani avait remarqué qu’il était fâché sur elle.
Si jamais il ferait mine de prendre son arme elle n’aurait aucune chance face aux deux hommes, mais elle se défendrai chèrement avec l’arme que Venomia lui avait donné.

« Je vous suggère de partir gentiment et sans faire de problèmes mon brave, à moins que c’est vous qui voulez recevoir une leçon. » faisait maintenant une voix provenant de derrière l’étable.

Les hommes s’étaient retournés et voyaient apparaître une elfe noire aux cheveux noirs. Ces yeux violets regardaient les hommes farouchement. Elle était habillée d’une armure de cuir renforcé pourpre et noire et dans sa main elle tenait un grand bâton surplombé d'un crâne de petit dragon.

Fani lâcha un soupir de soulagement quand elle voyait apparaître Venomia.

Venomia qui avait fini de négocier avec le responsable des étables, avait regardé à travers la fenêtre et immédiatement vue que Fani se trouvait dans des problèmes. En une seconde elle avait jugé la situation, deux rogues semblant bien ivres essayèrent de parler à Fani et si elle n’interviendrait pas tout de suite, la situation risquait de dégénérer. Elle avait demandé au responsable de patienter un instant et elle était sortie par la porte de derrière.

« Tiens, tiens elles sont deux maintenant, Marenkor ! Parfait ! Tu prends la petite sourde ici et moi je m’occuperai de la petite tigresse aux cheveux noirs, je me demande si elle est aussi forte au lit qu’en paroles ! »

« Heu Drizm, c’est la Arch Lich, on ferait mieux de partir. » Le plus petit avait reconnue la Grande Prêtresse du Temple et il faisait un pas en arrière.

« Ah je vois que j’ai un admirateur ! » disait maintenant Venomia qui avait continué d’avancer en direction des deux hommes. Soudain elle faisait un signe de la main gauche et le sol en dessous de Drizm s’ouvrait et des racines en sortaient qui immédiatement s’enroulèrent autour de ses jambes, puis autour de ses bras.

L’homme avait essayé de prendre son poignard, mais il ne pouvait plus bouger, il était tout à fait immobilisé.

La nécromancienne se trouvait maintenant juste devant lui et elle lui offrait un sourire moqueur.

« C’est un grand honneur pour moi d’avoir un si puissant admirateur » continua t’elle et son visage c’était changé en celui que Fani avait déjà vue lorsque le barbare dans la maison de main d’œuvre de Grozdoz avait craché sur ça robe. « Vous accepterez bien un baiser mon ami ? »

A peine avait elle terminé ça phrase que ça peau commençait à se dessécher et à se fissurer sur plusieurs endroits. L’homme immobilisé hurlait de terreur maintenant. Le visage de la nécromancienne s’était détaché, s’était désintégré totalement et à quelques centimètres de son visage il voyait maintenant un crâne grimaçant.

« Ne suis-je pas encore bien plus séduisante ainsi, mon bel admirateur ? » demandait la voix de la femme sortant de l’horrible crâne grimaçant, suivi d’un rire qui semblait traverser ses os. S’en était plus que pouvais supporter Drizm et celui-ci s’évanouissait, pourtant il ne tomba pas, les racines l’empêchèrent de tomber sur le sol. Il ressemblait à une poupée désarticulée qu’on aurait pendue dans un buisson.

« Ne nous tuez pas Arch Lich, nous ne savions pas que cette femme était votre amie ! » l’autre homme s’était agenouillé devant le squelette et il tremblait de peur.

Fani aussi avait peur, elle savait que sous l’apparence de mort-vivant se trouvait la femme dont elle était amoureuse, mais maintenant la puissance de Venomia, dont elle était témoin la choquait. Bien sûr c’était une nécromancienne, et elle avait déjà entendue des histoires terribles sur les sorts qu’ils étaient capables de lancer, mais c’était la deuxième fois qu’elle la voyait en action et ça lui faisait froid dans le dos. « Tunare sait de quoi elle est encore capable » pensait elle. « Je crois que jamais je ne m’y habituerais. »

« Vous semblez mal supporter le vin mon ami. Vous avez mouille votre pantalon. » Venomia avait retrouvé son apparence normale et elle se moquait maintenant de la grande tâche humide qui s’était formée sur le pantalon de l’homme agenouillé. « Je vous suggère de ramasser votre ami et de l’emmener chez lui, et demain lorsque vous serez sobres vous pourrez méditer sur les bénéfices de l’eau comme boisson. »

L’homme ne se faisait pas prier, il ramassa Drizm toujours inconscient et il se pressa de quitter les lieux.

« Merci Venomia. » disait Fani quand il était parti. « Je sais bien que tu est nécromancienne, et que tu as bien agi en les faisant peur comme ça, mais des fois tu me fais peur aussi. »

« Ce n’était pas mon but Fani » Venomia s’était rapproché d’elle et caressait ces cheveux blancs. « Je suis désolée si je t’ai fait peur. »

« Alors pourquoi a tu tué cet homme chez Grozdoz Veno ? » demandait Fani, elle était contente d’avoir finalement osé poser cette question qui la démangeait depuis longtemps.

« Tu as vu cela Fani ? » demandait l’elfe au cheveux noirs.

« Oui, j’ai tout vu depuis l’entrebâillement de la porte, enchaînée par terre » répondait Fani.

« Tu as du remarquer que cet homme était un barbare, non ? » disait elle.

Fani répondait d’un signe de tête.

« Et bien les barbares ne sont pas faits pour devenir esclaves. Son destin était déjà scellé. Grozdoz aurait fini par ordonner à son Ogre de le tuer. Et je crois bien qu’il serait mort beaucoup moins vite qu’il ne l’est maintenant. Aussi cru que ça peut te sembler, je l’ai en fait rendu service. En crachant sur moi il m’a donné un prétexte pour le faire. » disait elle. « De plus, c’était l’occasion de montrer à Grozdoz que je ne plaisantais pas, sinon il n’aurait pas voulu te vendre. La mort du barbare aura au moins servi à ça. »

« Je ne l’avais jamais vu sous cette lumière la » pensait Fani. Puis elle répondait « Je comprends Veno. »

« Bien, viens nous avons deux chevaux à sceller et puis partons, je crois que tu as vu assez de Neriak pour un bon moment. » Venomia avait du payer trois mille cinq cent pièces pour le vieux cheval, elle était contente d’elle-même, elle avait bien fait descendre le prix de neuf mille pièces que l’homme voulait au départ.

Bientôt les deux femmes passèrent par la grande porte d’entrée de Neriak et chevauchèrent cote à cote sur la route sinueuse de Nektulos Forest menant vers les Commonlands.

Venomia se retourna une dernière fois pour admirer la porte d’entrée de sa ville natale et elle avait la désagréable sensation que ce serait peut être la dernière fois qu’elle la voyait.

<à suivre>

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