| Venomia | | Visiteur | | 295 messages postés |
|  Posté le 11-03-2004 à 14:57:47   
| La mission – trentième partie – Jaleel
Le vieux cheval brun que Venomia avait offert à Fani transpirait abondamment. Il avait couru aussi vite que ces vieilles pattes le lui avaient permis et Fani avait atteinte la ville de Freeport, ou elle était née dix-neuf ans auparavant, en un temps record.
« C’est bien mon fidèle compagnon, je te remercie de tout cœur. » murmurait Fani dans l’oreille du cheval et celui-ci la répondait d’un hennissement.
Elle arrêta sa monture à environ cent mètres de la double arche que formait l’entrée est de la ville et regarda les hauts murs. Difficile de croire que quarante années auparavant cette ville avait une toute autre apparence. Venomia lui avait parlée de Rynna et de ces hautes tours noires qui étaient visibles à des dizaines de kilomètres de la ville et elle avait vu une lueur de tristesse dans les yeux de l’elfe noire quand elle avait relatée cela. Elle se doutait que la destruction de Rynna, combiné à la disparition de la Hatestone donnait en effet de très bonnes raisons à Vorshar d’inciter les elfes noirs à recommencer la guerre.
« J’essayerai tout pour contrer ça » se dit-elle « Mais avant il faut que je retrouve Veno. »
Puis elle dona un petit coup de talon dans le flanc du cheval et celui-ci s’avança, au pas, en direction de la porte d’entrée de Freeport.
La ville était entourée de hautes doubles murailles que les humains avaient immédiatement construits, il y a quarante ans, pour protéger la ville d’une éventuelle contre-offensive des troupes Trolls et Teir ‘Dal.
Puis petit à petit, ils avaient construits des maisons de style typiquement humain, des bâtisses sans grande splendeur et confort mais à l’intérieur fonctionnel, à l’exception bien sûr du quartier des temples dans la partie nord de la ville, la se trouvaient les splendides bâtiments de marbre aux colonnes gigantesques dédiés aux dieux humains, notamment le Temple de Marr qui était considéré comme l’une des merveilles de Norrath et qui attirait des milliers de pèlerins lors de la grande cérémonie annuelle.
Pourtant, ci et la, de grands trous étaient encore visibles dans le paysage de la ville aux bâtiments blancs, même en quarante années les humains n’étaient pas encore parvenus à gommer toutes les cicatrices de la guerre et de grands tas de sable, Freeport se trouvait à la lisière du grand désert de Ro, s’étaient formés dans les parties de la ville qui étaient encore vierges de reconstructions.
Plusieurs des gardes devant la porte jetèrent un œil soupçonneux vers la jeune demi elfe habillée de cuir noir monté sur un vieux cheval brun qui passait en dessous de la double arche d’entrée de Freeport, mais aucun d’eux ne faisait mine de l’arrêter ou de vouloir l’interroger.
C’est au moment qu’elle voyait le regard des gardes que Fani se réalisa qu’elle portait encore les habits de rogue elfe noire et se rendit compte de la chance incroyable qu’elle avait qu’ils ne l’avaient pas arrêtée pour la questionner.
« Ouf, j’ai de la chance, déjà une jeune aventurière comme moi qui possède un cheval ce n’est pas très commun, mais de plus une demi elfe habillée comme une elfe noire ce n’est pas commun du tout ! » ce dit-elle intérieurement tout en dépassant la porte de la ville.
Elle débouchait sur une grande place ou ci et la des marchands avaient entreposés leurs marchandises diverses sous des tentes aux rayures bleus et blanches pour se protéger du soleil matinal. Elle s’arrêta devant la tente d’un homme humain aux cheveux et à la barbe grise, habillé d’une salopette en cuir brun qu’il portait au dessus d’un grossier pantalon de la même couleur. Ses gros bras musclés, rempli de tatouages aux motifs étranges, étaient nus. Il était occupé à forger une arme sur une enclume et il tapait énergiquement un grand marteau de forgeron sur la lame rougeoyante.
L’homme leva la tête pour régarder la nouvelle arrivante et s’écria : « Mais c’est bien ma petite Fani ! Ou as-tu donc dégoté cet animal, ma petite coquine ! » Il leva son marteau en direction du cheval dont Fani venait de descendre en souriant.
« Bonjour à toi, Jaleel. » disait-elle à l’attention du forgeron et elle s’arrêta devant le comptoir derrière lequel l’homme se tenait.
« Donne moi un instant, ma petite fée ! » L’homme versait un seau d’eau sur l’arme qu’il était occupé à forger et un gros nuage de vapeur sifflait dans les airs.
Fani, toujours souriante, regardait faire Jaleel. Elle aimait bien l’homme à la barbe grise, elle le connaissait depuis sa tendre enfance. C’est lui qui l’avait sauvée d’un rat errant dans les rues de Freeport lorsque, lors d’un moment d’inattention de la part de son père, elle était parvenue à sortir de sa maison étant encore toute petite. Ses pleurs avaient alerté l’homme qui avait alors encore les cheveux noirs et d’un coup de botte bien placé, celui-ci avait écrasé le rodent avant qu’il n’avait pu mordre la petite demi elfe terrorisée.
Son père, finalement alerté par la commotion dans la rue, s’était ensuite précipité dehors et lorsqu’il s’était rendu compte ce que Jaleel avait fait il l’avait remercié au moins une dizaine de fois et l’avait invité dans leur maison. Depuis lors, Jaleel était devenu un peu comme le grand père de Fani, elle qui n’avait jamais connue son véritable grand père, mort dans la grande guerre quand sa grand-mère était encore enceinte de son père et l’homme à barbe grise venait souvent la visiter à Nord Freeport, enfin du moins jusqu’à ce que son père ne la montrait définitivement la porte.
L’homme avait maintenant quitté sa tente et soulevait Fani dans ses bras. « Haha ! Tu es devenue bien grande ma petite Fani, je ne te reconnais presque plus! Combien de temps ça fait maintenant que je ne t’ai plus vue ? Deux mois? »
« Deux mois et demi Jaleel, depuis que mon père m’a interdit de continuer ma formation de Ranger. » répondait-elle en donnant un baiser sur la joue de Jaleel.
Il reposait Fani par terre et dit :« Edwardian peut être une vraie tête de mule Fani, il devrait se rendre compte que tu ressembles plus à ta maman qu’à lui, et entre nous je ne te vois pas te promener avec une vingtaine de kilos de ferraille sur le corps ! Et la je parle contre mon commerce !» Il éclatait de rire.
Fani admirait le sens de l’humour de Jaleel, elle ne l’avait jamais vue autrement que souriant, pourtant les rides sur son visage dur trahissaient une vie qui n’a pas du toujours être facile.
« Comment va t’il ? » demandait elle.
« Il ne le montre pas, mais je sais qu’il est inquiet pour toi Fani. Ca fait deux mois et demi qu’il ne t’a plus vue non plus et il est déjà souvent venu me demander si je t’avais vue. » Répondait l’homme maintenant devenu sérieux.
« Si tu le vois dis lui que je vais bien et qu’il ne doit pas s’inquiéter pour moi Jaleel » disait Fani.
« Tu as l’apparence de ta mère, mais la fierté de ton père Fani. Pourquoi ne vas-tu pas lui dire cela toi-même ? » Disait Jaleel d’un ton reprochant.
« Peut être que tu as raison Jaleel, mais maintenant je n’ai pas le temps, je suis très pressée. Je dois traverser le désert de Ro et j’aurais besoin d’eau, pour moi et mon cheval, pour la traversée. » Répondait-elle.
« Le désert de Ro ! Es tu devenue folle Fani ? C’est très dangereux pour quelqu’un qui manque d’expérience comme toi ! » S’écria Jaleel.
« Ce serait trop long à expliquer Jaleel, mais je dois absolument y aller, je n’ai pas le choix, tu me fais confiance, n’est ce pas ? » disait Fani d’un ton suppliant.
« Bien sûr que je te fais confiance, mon enfant. Mais réfléchis bien, je ne veux pas retrouver ton corps asséché sous les sables brûlants de Ro ! » Répondait l’homme.
« Trente litres suffiront. » Sa réponse avait convaincu maintenant Jaleel qu’elle était bien déterminée à faire la traversée quoi qu’il puisse dire.
« Très bien. » Jaleel prenait 3 peaux remplis de chacune dix litres d’eau et les accrochait à la scelle du cheval de Fani.
« Combien est ce que je te dois ? » demandait Fani, mais quand elle voulu machinalement prendre la bourse imaginaire pendue à ça ceinture elle se réalisa qu’elle n’y était plus, dérobée par les Trolls qui l’avaient enlevée dans les Commonlands pour la jeter dans la geôle puante de Grozdoz à Neriak.
Jaleel avait suivi son geste et il ne dit rien, un sourire c’était reformé sur son visage.
« Je n’ai pas une pièce de platinum sur moi Jaleel » dit- elle visiblement gênée, « Mais je peux te donner ceci à la place. » Elle enleva l’épée courte que Venomia lui avait offerte de sa ceinture et la remettait à Jaleel.
Celui-ci ne dit toujours rien, sortait l’arme de son fourreau et l’inspectait d’un œil de connaisseur.
« Une belle arme. » dit-il enfin. « Elle semble forgée par un forgeron elfe noir, très légère mais pourtant très aiguisée. Ou as-tu donc trouvé cette arme Fani ? » Il regardait Fani maintenant d’un regard interrogateur.
Quand elle ne répondit pas tout de suite il dit : « Oui, je sais, ce serait trop long à expliquer, n’est-ce pas ? »
Fani hochait la tête.
« Quoi qu’il en soit, je ne peux pas accepter cette arme Fani. Elle vaut bien plus que trente misérables litres d’eau. » Disait-il d’un ton neutre.
« Mais, mais… j’ai besoin de cette eau Jaleel. » protesta Fani.
« C’est pourquoi je te l’offre ma petite chérie. » souriait maintenant Jaleel. « Et j’ai encore un petit cadeau pour toi. » continuait-il tout en prenant quelque chose dans une caisse en dessous de son comptoir.
« Oh ! » était la seule chose que Fani pouvait dire quand elle voyait l’arc et le carquois de flèches que Jaleel avait brandi d’en dessous de la table.
Il lui passait les objets et elle attachait le carquois sur son dos, puis elle inspectait l’arc. C’était un vieux modèle et il avait l’air d’avoir déjà servi beaucoup mais maintenant elle pourrait bien mieux se défendre qu’avec l’arme blanche que Venomia lui avait donnée à Neriak.
« Je ne sais comment te remercier Jaleel… » commençait à dire Fani mais Jaleel l’interrompait « Tu me payeras plus tard, et je te conseille de rester en vie car sinon je reviendrais chercher mon payement dans l’eau delà si il le faut ! » Disait-il.
« Oh, et si tu veux un bon conseil, change de habits, tu attire trop la gente masculine » souriait-il tout en lançant son regard au dessus de l’épaule de Fani.
Le pantalon à la mode Teir ‘Dal qu’elle portait montrait un bout de ses fesses nues et juste quand elle regardait au-dessus de son épaule elle vit un petit groupe de jeunes humains détourner rapidement leurs regards. Venomia portait le même, mais elle le portait d’une façon naturelle que cela ne l’avait jamais sautée à l’œil. Mais la mode Teir ‘Dal porté par une non elfe noire risquait d’être interprétée différemment chez les humains, cela pouvait lui attirer des ennuis.
« Je vais le faire de ce pas Jaleel, merci mille fois encore. Je t’aime beaucoup mon gros ourse gris » disait-elle souriante de toutes ces dents blanches, puis elle donna à nouveau un baiser sur la joue de Jaleel et monta à cheval.
Elle voulait faire mine de partir, mais Jaleel dit : « Et quand tu reviens du désert de Ro, amène ta copine elfe noire, d’accord ? J’aimerais la remercier de t’avoir aidée. » Il lui fit un clin d’œil.
« Comment ? » pensait Fani, mais elle se rendit compte que Jaleel, sous son apparence de forgeron dur comme la pierre cachait beaucoup de sagesse et que le fait de l’avoir vue en habits Teir’Dal, avec une arme elfe noire et aussi avec un cheval était plus qu’il ne lui en fallait pour tirer des conclusions évidentes.
« Tu peux y compter Jaleel, mais ne dit rien de ceci à mon père si tu le vois. » elle lui rendit son clin d’œil et puis se mit en route vers Nord Freeport, vers la résidence de son père ou elle trouverait sûrement des vêtements plus appropriés à une ranger.
Venomia s’était assise à une des tables de la terrasse de Firekk et elle avait payée l’eau que l’homme grenouille avait attaché à la scelle de son cheval noir qui attendait sagement au porche du bâtiment. Elle dégustait un verre de vin et sursauta quand elle entendait appeler son nom.
Elle se retournait et ne voyait d’abord personne, mais puis quand elle portait son regard vers le bas, elle voyait un très petit gnome en robe jaune qui la regardait en souriant.
« Fizzlebut. » dit-elle, "Je m’attendais à te rencontrer en cet endroit."
<à suivre>
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