| Venomia | | Visiteur | | 295 messages postés |
|  Posté le 01-03-2004 à 17:50:24   
| La mission – vingt-neuvième partie – Sautillements
Venomia avait maintenant atteinte le tunnel de Rujark qui séparait les Commonlands du désert aride de Ro. Son cheval escaladait doucement la pente abrupte menant vers l’entrée.
Personne ne savait avec certitude qui avait creusé le tunnel vieux de plusieurs millénaires, mais ceux qui l’avaient fait avaient du mettre plusieurs siècles, même en utilisant une armée de travailleurs. Il y avait bien sûr des théories et les sages de toutes races se disputaient depuis des siècles pour prouver qui avait tort et qui avait raison.
Certains prétendaient que les elfes de Takish ‘Hiz, maintenant disparue, et dont les elfes de Fawyder étaient les descendants, avaient creusé le tunnel par une forme de magie, appelée géomancie, pour relier leur foret verdoyante aux pâturages fertiles des Commonlands.
D’autres affirmaient que c’étaient les Orcs de Rujark qui avaient fait creuser le tunnel par des milliers de leurs esclaves gobelins pour faciliter le déplacement de leurs raids sur ces mêmes elfes.
Quoi qu’il en soit, ceux qui l’avaient construits n’étaient plus la pour en témoigner, détruits par la colère du dieu Solusek Ro suite à une dispute avec la déesse Tunare.
Pour le moment cela était le moindre des soucis de Venomia. Le tunnel lui permettait d’éviter la ville de Freeport, ou, depuis qu’elle avait assassiné et ensuite décapité Sir Lucan, un officier paladin des Knights of Truth, sur ordre de maître Hazel, en échange de renseignements sur le bâton qu’elle tenait maintenant solidement dans sa main gauche, elle n’était plus tellement la bienvenue.
Cet événement avait eu lieu il y a plus de vingt ans, mais mieux valait éviter les possibles ennuis si on avait le choix de le faire.
Il faut dire qu’elle n’avait guerre été discrète, elle était entrée dans la taverne accompagnée du spectre qu’elle avait convoquée et dès qu’elle avait vu l’homme qui ressemblait à la description donné par Hazel, elle avait lâché le mort vivant sur lui.
Le paladin, ainsi que les badauds qui essayèrent d’intervenir, n’avaient aucune chance face à la scythe du spectre semant la mort de part et d’autre de la taverne. Quand il avait fini son travail de massacre, le sang dégoulinait des murs et du plafond de l’établissement.
Innoruuk l’avait remplie de haine ce jour la car juste avant de se rendre à la taverne pour exécuter son travail macabre elle était alleé ce recueillir au monument des morts de la bataille de Rynna, que les elfes noirs avaient eu l’autorisation de construire après l’instauration de l’Empire Commun.
Elle avait fixé le monument de marbre noir, seul vestige des anciens bâtiments Teir ‘Dal et ensuite elle avait regardé les maisons presque neuves habitées par des humains qui paradèrent dans la ville conquérie. De plus, Sir Lucan, vétéran de la guerre, aimait bien se vanter d’avoir tué des dizaines d’elfes noirs lors de la bataille de Kithicor, ce jour la il l’a payé de sa tête.
« Oui j’étais vraiment de mauvaise humeur ce jour la. Mais depuis lors ils ont mis à prix la tête d’une elfe noire nécromancienne aux cheveux noirs » ce dit Venomia en guidant son cheval à travers la première partie du tunnel de Rujark. Elle ne s’était plus montrée à Freeport depuis, du moins pas en surface.
Le tunnel qu’elle parcourait s’enfonçait loin dans la roche des collines de Rujark et était éclairé de grandes torches dans des supports en métal, accrochées de part et d’autre de ces murs. A mi-chemin entre les Commonlands et le désert de Ro le tunnel débouchait sur une grande caverne. Aussi loin que Venomia pouvait s’en souvenir, la caverne était utilisé comme marché permanent, une sorte de bazar ou on trouvait de tout, et surtout des marchandises qu’on ne trouvait pas dans les marchés officiels des villes.
Des aventuriers de toutes les races venaient y vendre leur butin au plus offrants, des contrebandiers essayèrent d’y vendre leurs drogues et alcools interdits, des prostituées venaient y vendre leur corps au voyageurs des caravanes parcourant le désert entre Gukta et Freeport et qui n’avaient plus goûté au plaisir de la chair depuis des semaines.
L’endroit pouvait être dangereux, si par exemple un vendeur et un client potentiel ne trouvaient pas un accord sur un prix ou des ennemis de toujours se bousculèrent dans le tunnel, et bon nombre de duels à mort eurent lieux dans le centre de la caverne sous les cris des badauds qui pariaient nombre de pièces de platinum sur l’issue des combats.
Officiellement la milice de Freeport assurait la sécurité de l’endroit, mais les seules fois où on voyait des miliciens dans le tunnel c’étaient qu’ils avaient envie de se payer l’une des filles de plaisir.
Venomia était descendue de son cheval et le tenait par les rennes, s’avançant au pas, tout en évitant les passants, à travers le couloir formé entre les tentes des marchands.
« Achetez mes robes magiques! Importé directement de Erudin! » criait un érudite au front énorme, habillé dans une robe rose fluorescente qui faisait mal au yeux de l’elfe noire. « Même si cette robe avait tous les pouvoirs magiques de Norrath, même alors jamais je ne voudrais pas la porter ! » pensa Venomia en dépassent l’emplacement de l’erudite criard.
« Mercenaire, voleur et tueur à gages à votre service ! Mettez le prix juste et ma lame est à votre service ! » criait un rogue humain tout habillée de cuir noir et il faisait tournoyer ses deux poignards dans ses mains.
« Potions magiques ! Devenez grand ! petit ! gros ! mince ! beau ! immonde ! On trouve toutes les potions chez Tante Umma ! » hurlait une grosse ogresse assise derrière une table remplie de bouteilles multicolores. Ses seins énormes faisaint presque exploser le bustier étroit d’où pendait son ventre gras. Quand elle vit Venomia régarder les bouteilles elle lui offrit un sourire de toutes ses dents pourries, mais au moment ou l’elfe noire depassait sa tente elle lâchait un gros pet de déception.
Tous ces arguments de vente grotesques avaient formé un sourire sur le visage de Venomia et Fani s’estompait de son esprit, du moins pour le moment.
Dans un recoin du tunnel, un Froglok du nom de Firekk avait construit une taverne miniature, avec deux chambres, souvent utilisés par les prostituées qui avaient trouvé un client et qui lui donnaient un pourcentage de leur gain en échange. Devant la baraque se trouvait un petit porche ou on pouvait attacher les chevaux et juste à coté l’homme grenouille avait installé quatre petites tables avec deux chaises chacune ou il servait des boissons et des mets que Venomia ne c’était jamais risquée à goûter, tellement l’odeur de ceux-ci était nauséabonde.
C’était aussi Firekk qui vendait les rations d’eau pour la traversée de Ro et tout le monde qui voulut s’y risquer sans passer par Freeport, était obligé d’acheter ses vivres chez lui, c’est pourquoi Venomia attachait les rennes de son cheval au porche devant la baraque et qu’elle se dirigeait vers le comptoir grossier derrière lequel sautillait le Froglok.
« Frrrooaaak ! Tiens, tiens ! Une elfe noire qui veut parler à Firekk, que voulez-vous de Firekk ? » demandait le froglok en sautillant.
« J’ai besoin d’eau pour la traversée du désert jusqu’à l’Oasis de Mar, Firekk, il me faudra trois sacs de dix litres. » répondait Venomia qui regardait l’homme grenouille visiblement irrité par ses sautillements ininterrompus.
« Bien sûr, bien sûr ! Firekk à tout ce qu’il vous faut ! Suivez moi ! » faisait le froglok en sautant de derrière son comptoir, puis il fit signe à Venomia de le suivre derrière la baraque.
Arrivé derrière la bâtisse, l’homme grenouille pointait vers un tas de sacs en cuir remplis de liquide.
« Voila ! trois de ces sacs pour la somme de trois cents pièces de platinum ! » s’écria le froglok tout en faisant un saut périlleux.
« Quoi ? trois cents pièces pour trente misérables litres d’eau ? Vous me prenez pour une sotte ? » disait Venomia dont le sourire avait maintenant totalement disparu. « Tu mériterais que je te donne à manger à mes amis Trolls, sale grenouille ! »
« Les temps sont chers ! Et une pauvre grenouille comme moi doit pouvoir nourrir ses petits ! » s’écria le froglok devenu immobile. La réponse de Venomia l’avait visiblement offensée. « D’ailleurs si le prix ne vous convient pas, rien ne vous empêche d’aller à Freeport » disait-il maintenant en faisant bouger sa grande langue rouge d’un recoin à l’autre de sa bouche visqueuse.
Venomia ne répondait pas. Elle avait croisé les bras et elle regardait le froglok comme une institutrice qui regarderait un élève qui s’était fait prendre à recopier pendant un examen écrit.
« Bon allez je vous les laisse pour deux cent cinquante pièces ! Mais ça me brise le cœur et ma bourse ! » disait maintenant Firekk qui s’était remis à sautiller.
« Deux cents, et c’est toi qui portera les sacs vers ma monture. » répondait Venomia toujours d’un air aussi sévère.
Un gargouillement ressemblant à un rôt s’échappait maintenant de la gorge du froglok et sa tête se gonflait de colère. Venomia crut un court instant qu’il allait se désintégrer dans un jet vert visqueux, mais puis il fit un signe de tête approbateur.
Puis il prit un des sacs sur son dos et sautillait en direction du cheval noir de Venomia. « Mais vous me payerez au comptant ! » siffla t’il tout en s’éloignant.
« Cela va de soi, cher ami au jambes élastiques » murmurait Venomia et un sourire s’était à nouveau formé sur ses lèvres.
Pendant ce temps, Fani, qui avait chevauchée à toute allure, avait atteinte la porte ouest de la ville de Freeport.
<A suivre>
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