Une aventure d'Emile Hazoun - Part 4

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Hazoun

On se calme et on boit frais

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Posté le 28-01-2004 à 16:45:19

Une affolante frayeur suivit d’une profonde stupeur accompagnaient le brusque réveil d’Emile Hazoun. S’il ignorait encore la cause de cette peur irraisonnée, sa surprise s’expliquait aisément. Hazoun passait des nuits courtes, en attendant longtemps un sommeil capricieux. Mais lorsque celui ci s’abattait sur notre jeune journaliste, il se révélait lourd et profond. Depuis la fin de son enfance, les éventuels cauchemars poussaient l’amabilité, en plus de disparaître avec le lever du jour, de ne jamais troubler son sommeil réparateur. Or quelle autre explication pouvait justifier la position actuelle d’Emile ? Dressé sur son lit comme un dément, la bouche ouverte, les yeux exorbités, le souffle court et le corps couvert de sueur. Le spécialiste de l’ésotérisme s’interrogeait sur son propre cas.

Le froid le ramena à la triste réalité. Un blafard rayon de Lune inondait la cellule humide. La pierre, et le bois constituait la somme des matériaux présents. Bien que fortement dissipé par l’approche du jour, la sensation mystique de la veille persistait. Emile fronça les sourcils, si seulement il pouvait se rappeler le contenu de son mauvais rêve. C’est en professionnel qu’il analysa la situation. Deux éventualités se dessinaient dans son esprit déjà éclaircit. La première, qu’il qualifia de classique, orienta son analyse vers " l’interprétation des rêves " de S. Freud. Bien que rodé aux phénomènes paranormaux, il s’était laissé impressionner par les événements de la veille. Et dans son sommeil, son inconscient libérait par le songe, la tension récemment accumulée par son psychisme. L’autre approche, moins conventionnelle, impliquait l’intervention d’un phénomène extérieur, étranger à son esprit. Emile se remémora la nuit où, déguisé en adepte, il parvenait enfin à assister aux rites d’une authentique messe noir. Fortement marqué par cette expérience (désagréable et fatale pour ‘l’élu’), le sommeil le fuit longtemps avant de lui accorder un repos mérité. Or, sa nuit éprouvante fut d’un calme absolu. Pour lui, le doute n’était plus permis, il s’agissait d’un signe. Et bien qu’ignorant le sens, la teneur, et l’origine de ce message, il ne pouvait se permettre de laisser de coté pareil avertissement. Ses pensées, de nouveau, se portèrent, vers le père de la psychanalyse. Il existait une solution pour raviver les souvenirs que le conscient refusait de rappeler : l’hypnose. Hazoun se savait capable de mettre en transe n’importe quel individu consentant. Mais, même les plus néophytes connaissaient l'impossibilité absolue de pratiquer l'hypnose sur sa propre personne. Il pouvait tenter d’utiliser l’autosuggestion. Mais le principe plus long et complexe, ne lui semblait pas approprié dans l’immédiat.

Emile fut arraché à ses réflexions par un brouhaha provenant du couloir. Intrigué par cette rupture impromptue du silence intrinsèque aux lieux saints, Hazoun s’habilla rapidement. Un coup d’oeil à sa montre lui indiqua qu’il ne pouvait déjà s’agir de chants religieux. De plus aucun introït n’avait annoncé le début d’une messe, de rigueur ici plus qu’ailleurs. C’est en essayant d’ouvrir la porte qu’il fut, pour la seconde fois de ce court début de journée, profondément surpris. Il crut d’abord en la vétusté du mécanisme de la serrure, pour finalement se rendre à l’évidence : sa porte était verrouillée.

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